Salut à toi !
Humble humain.e,
Habitant.e de la terre,
Ermite de la ville ou paysan·ne libre, Rêveur·euse du dimanche, voyageur·euse invisible, amoureux·euse de sa terre, cul-terreux·euse philosophe, pacifiste motivé·e, rentièr·e visionnaire, panseur·euse du monde, apprenti·e robin-des-bois, activiste pink, technogeek de la forêt, indigène d’aujourd’hui et de demain.
Si tu tiens encore au vivant,
Si tu n'adhères pas à la croissance infinie,
Si tu regardes autour de toi en te demandant comment faire,
Écoute cet appel.
Nous vivons un temps de fracture et de résurgence.
En cette fin d’anthropocène un peu absurde, tu l’as bien compris, les ressources ne sont pas infinies. Les terres s’épuisent, les forêts s’effacent, les cycles du vivant se brisent sous la pression du profit.
La logique marchande s’étend jusque dans la chair du sol.
Chaque champ devient placement, chaque rivière servitude, chaque être vivant ressource à extraire.
Et pourtant, le Commun en nous résiste.
Notre conscience collective s’éveille et insuffle de nouvelles visions philosophiques et poétiques, d’autres mythes fondateurs. Agissons de là où nous sommes.
Ce sont les citoyens, les familles, les groupes, les communautés de terrain qui peuvent rétablir l’usage juste des terres, la continuité du vivant et le droit d’habiter ensemble un monde viable.
Rendons à la terre sa liberté pour retrouver la nôtre.
Nous appelons à former des collectifs d’intérêt général, ancrés dans les territoires, capables de décider et d’agir à l’échelle du réel.
Ces collectifs ont vocation à se réapproprier des terres fertiles, à les retirer du marché spéculatif, à les placer en fonds de dotation pour garantir leur protection à long terme. Ces outils juridiques, accessibles et concrets, permettent d’assurer un usage commun des terres, au-delà de la propriété privée : elles ne peuvent plus être revendues ni accaparées.
Nous appelons à utiliser l’impôt comme levier pour financer des terres communes.
Chaque année, nous versons de l’argent qui finance des projets que nous ne choisissons pas : des usines polluantes, l’armement, la bétonisation, l’extractivisme…
Chacun.e de nous peut réaffecter une part de ses impôts vers les projets éthiques de son choix par des dons défiscalisés à des organismes d’intérêt général.
Nous appelons à accompagner la résurgence des forêts anciennes, à restaurer des continuités écologiques, à laisser se régénérer les sols, les eaux et les paysages.
Protéger les arbres, c’est protéger la mémoire, le climat, la possibilité d’un futur respirable.
Nous appelons à redécouvrir une économie paysanne non-commerciale, fondée sur la sobriété, la coopération et le partage. Une économie du soin et de l’usage, où la valeur ne s’exprime plus en chiffre mais en génération, en qualité, en lien.
Nous appelons à faire émerger des récits d’avenir et de sagesse qui relient les gestes et les lieux, qui racontent comment la vie reprend racine et nous encourage quand on lui en laisse la place.
Cet appel est une invitation :
À agir sans attendre, à relier nos forces, à tisser une alliance durable entre humains et milieux.
À habiter la Terre de manière responsable et soutenable.
Même si nous avons parfois l’impression d’être isolés et impuissants, partout des groupes se forment, des collectifs se lèvent, des relais s’organisent.
Nous sommes multitude.
Si tu te reconnais dans cet appel :
Humble humain·e,
Habitant·e de la terre,
Salut à toi !